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 Des carriers de Guernesey à Rinxent  pendant la Première Guerre Mondiale

( traduction Histopale )

Source :   http://www.greatwarci.net/journals/35.pdf

En janvier 1917, la 321e Compagnie de Carrières fut formé d’ouvriers carriers du baillage de Guernesey qui s’étaient portés volontaires pour le service sur le continent. Les archives du service des Pensions démontrent que la plupart d’entre eux étaient des pères de famille d’âge mûr , essentiellement d’origine locale ou originaire de France. La majorité d’entre eux vivait dans le nord de l’ile où sont localisées la plupart des carrières . Ils quittent Guernesey le 25 janvier et arrivent à Buxton dans le Derbyshire  en passant par Weymouth. Ils y reçurent les uniformes réglementaires mais , comme les autres compagnies de carriers , ils ne feront l’objet d’aucun entraînement militaire. Un rescapé, questionné quelques années plus tard , déclara que lorsqu’il s’était engagé comme volontaire  il s’imaginait travailler comme des civils. C’est avec surprise qu’ils découvrirent qu’ils étaient considérés comme des soldats avec uniforme, officiers et hiérarchie

 Ils arrivent en France le 15 février 1917, c’était la première compagnie de carriers à opérer sur le continent, le voyage du Havre à Marquise s’effectue par le train. De là, ils sont envoyés au camp du Haut Banc  à Rinxent  qui était le quartier général des carrières de Marquise. Ils y côtoient des carriers du Pays de Galles, d’Irlande ainsi que  des prisonniers de guerre allemands qui étaient surveillés .

Les officiers étaient généralement des propriétaires ou des dirigeants  de carrières tels que le Capitaine Herbert Brookes dirigeant de la carrière de Manuelle et le second lieutenant GH Lock dirigeant de la carrière de Mowlem. Les carriers travaillaient en trois huit avec des services de huit heures, il devait fournir un quota de travail pour pouvoir finir leur poste.

   Les carriers avaient un numéro commençant par WR, à vrai dire le préfixe WR s’appliquait uniquement à la branche Transport du RE  mais il était également donné aux troupes des Routes et Carrières. Tous les hommes de Guernesey avaient le grade de sapeur. Cela indiquait qu’on lui reconnaissait une qualification reconnue et qu’il avait réussi les tests prévus, de ce fait il touchait un shilling ( (5 pence ) par jour . Les ouvriers non qualifiés avaient le grade de pionnier et  avait un salaire inférieur. Les ouvriers qualifiés avaient la possibilité de passer des tests qui, en cas de succès, leur permettait de monter en grade et d’augmenter leur paye journalière, le service des archives montre que beaucoup le faisait .

 De nombreux habitants de Guernesey servait également dans la 329e compagnie de carriers  qui débarqua à Boulogne le 20 mai 1917. Cette compagnie servit également dans les carrières à Marquise , essentiellement à celle du Banc Noir  mais ils furent également employés dans la construction d’ouvrages de défense pendant l’offensive allemande de 1918. Les deux compagnies étaient utilisées à la production de ballast pour les chemins de fer. De nombreux kilomètres de voies ferrés furent posés pendant la guerre. Ces voies étaient vitales pour le déplacement de troupes et le transport de ravitaillement et de munitions .

L’équipement des compagnies de carriers se composait de compresseurs pneumatiques, de perceuses pneumatiques, de marteaux piqueurs pneumatiques, de concasseurs, de wagons à benne basculante. Le travail habituel consistait à d’abord enlever les morts-terrains de la roche à exploiter. Celle-ci était alors forée puis on la faisait sauter. La roche était ensuite passée au concasseur pour lui donner la taille nécessaire pour être utilisée comme revêtement de route, ballast ferroviaire ou en agrégat pour faire du béton. Des cribles étaient utilisés avec le concasseur pour obtenir la taille voulue. Les matériaux étaient ensuite stockés jusqu’à ce qu’on puisse les charger dans des camions ou des wagons. Toutes ces opérations étaient déjà familières à ces hommes, bien qu’ils exploitaient ici le calcaire au lieu du granite de Guernesey .

L’idée des Compagnies de Carriers vient du Home Office, qui avait noté que l’exploitation des carrières en Grande Bretagne tournait au ralenti , le Home Office suggéra au War Office d’utiliser les carriers britanniques pour développer les carrières en France afin de pouvoir utiliser des matériaux locaux dans le secteur britannique en France. Au moment de l’armistice , il n’y avait pas moins de 13 de ces compagnies en France  ( numérotées 198,199, 320 à 329 , 348 ) travaillant sous l’égide de la Direction Générale du Transport  de Sir Eric Geddes.

Le Maréchal Sir Douglas Haig décrit le travail des Compagnies de carriers ainsi : 

 « Les compagnies de carriers se sont mis en formation immédiatement avec le service des Transports . Le fait que 600.000 tonnes de matériaux ont été tirés des carrières en neuf mois  d’une seule localité  peut  donner une idée de l’ampleur de la tâche effectuée .Entre mars et octobre  de cette année ( 1917), la production hebdomadaire de revêtement de routes pendant le mois d’octobre a pratiquement doublé et la surface de réfection des routes effectuée pendant octobre a été multiplié par sept et demi par rapport au mois de mars . Ces unités ont prouvé leur grande valeur et ont été la source d’une économie considérable » .

Bien que classés comme non combattants par les Autorités, les carriers ont pourtant subi des pertes résultant de l’action de l’ennemi, d’accidents ou de maladies. Le site des carrières était une cible pour les opérations aériennes de l’ennemi , à cause de son importance dans l’effort de guerre . Ainsi le caporal Lancaster fut blessé lors d’un raid aérien le 26 septembre 1917. Il survécut mais le sapeur Stephen Falla fut moins chanceux, il décéda à l’hôpital le 05 octobre 1917 à l’âge de 26 ans. Il est enterré au cimetière militaire des Baraques à Sangatte. Un rescapé, le sapeur Percy Renouf est cité comme ayant déclaré que la carrière « charriait le sang comme un lac » après le raid. La maladie et les accidents  prirent également leur part.

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