ETYMOLOGIE
Carte de Cassini
Composée des anciennes paroisses d’Hydrequent et de Rinxent, réunies à la Révolution, la commune de huit cent trente huit hectares, est peuplée de deux mille sept cent quatre-vingt-dix-sept habitants. Sa population a décuplé depuis 1800 (il y en avait trois cents), l’implantation des Usines en est la cause principale. Le hameau d’Hydrequent, en grande partie édifié le long du Crembreux, au sein de la Vallée Heureuse, a maintes fois été cité en exemple, notamment par Victor Hugo qui, au cours de l’un de ses voyages, l’a dépeint comme "une Suisse en miniature transportée au milieu des campagnes du Boulonnais". ("Choses Vues / 1837")
Au sens étymologique, Rinxent signifie "bâti à l’orée du bois". Son orthographe a beaucoup évolué:
1107: Erningasem ou Erningasten; 1119: Rinninghessem; 1157: Renningessem; 1179: Rininghessem; 1200: Renguenscen; 1206: Ernningheshen ou Erningsem; 1210: Reningessem; 1286: Erningessem; 1294: Ringhessent; 1298: Reinghesem; 1372:Reninguehan; 1380: Ringuessent; 1383: Renguessent; 1411: Ringuessent; 1422: Reninghessent; 1480: Renguessent; 1546: Rincquesen; 1562: Rinquesen; 1605: Rincquesen; 1802: Rincquesent. La forme Rinxent apparaît en 1832. Elle disparaît ensuite avant de réapparaître dans un acte du 17 juillet 1842 puis continuellement à partir d’avril 1843.
Pour Hydrequent l’association Hydr et quen signifie "grand chêne". On trouve les orthographes suivantes:
1119: Hildringhehem ou Heldringeham; 1271: Hildrichem; 1286: Hilldrekem; 1550: Hidrequen; 1802: Hidrequent. Le 10 août 1868, Hydrequent apparaît pour la première fois avec un "y" et les deux écritures se retrouvent encore jusqu’en 1872.
ARMOIRIES
"Taillé d’azur à trois fasces ondées d’or, sur azur au lion d’or, armé et lampassé de gueules, accompagné en pointe d’un croissant montant du même surmonté d’une étoile à cinq rais du même, à une traverse d’argent brochant sur le taillé". Armes des de Willecot, seigneurs de Rincquesen, associées, dans un taillé, à des éléments du blason des Monet seigneurs d’Hidrequen au XVII° siècle.
L’ensemble des armoiries des de Willecot est représenté sur le banc comtal situé dans l’enclos funéraire de la famille, au cimetière de Rinxent, on y voit
- deux écus ovales sur un mur de fond, représentant: "d’azur à trois fasces brodées d’or", pour la famille de Willecot de Rinquesen – "de gueules aux chevrons d’or accompagnées en pointe d’un cygne d’argent nageant sur une mer de sable", pour la famille de la Haute d’Hauterive".
- La couronne de comte portant la devise "Siné Macula" (qui signifie: "sans tache").
- deux supports représentant un hercule et une licorne gardante.
- Les épitaphes suivantes:
- Louis Auguste de Willecot de Rincquesen, député du Pas-de-Calais, décédé le 13 août 1873, à l’âge de 59 ans.
- Sa première femme, née Marie Amélie d’Hauterive, décédée le 14 février 1856, à l’âge de 30 ans.
- Sa deuxième femme, née Marie du Ras de Saint Leu, décédée le 24 janvier 1890".
HAMEAUX ET LIEUX-DITS HISTORIQUES
La Basse-Falise, Pierron de la Falize est cité en 1286 dans le terrier de Beaulieu.
Le Château, ferme, où se trouve une motte seigneuriale, sur laquelle se dressent encore quelques pans de vieux murs, derniers vestiges du donjon d’Almare et d’Engelram d’Erningessem. C’était en 1372 un fort, en état de défense, où l’on entretenait une garnison pour la protection du pays. Un château moderne y a été construit par M. Louis de Rincquesen, à la fin du XIX° siècle, avec un parc pourvu d’une pièce d’eau alimentée par un bélier hydraulique.
Les Combles, ferme, dont le nom était porté comme titre seigneurial par Antoine Scotté de Velinghen. Au fond du mont des Combles, une roue à aubes actionnait, en 1822, la première scierie de marbre qui appartenait à M. de Rincquesen. Il y avait, près de là, le moulin Maillard, du nom d’un ancêtre de l’ancien maire.
Le Coupe-Gorge, sur les limites de la commune de Réty, au dessus de la plaine de Wiove. En y creusant la terre, pour établir les fondements d’une maison bâtie par un berger nommé Pierre Paris, on y a trouvé le 3 mars 1866 des sépultures de l’époque gallo-romaine. Un dé de pierre de taille, de soixante centimètres de long sur cinquante centimètres de large et quarante centimètres de hauteur, était creusé en forme d’auge avec un couvercle à rainures posé dessus. Ce petit monument renfermait des vases en terre cuite et quelques ossements calcinés. Près de là se trouvait une sépulture d’inhumation avec des assiettes en terre de Samos, dont les bords étaient ornés de feuilles d’eau. Mais, malgré l’intervention active et pressante de M. l’abbé Guche, il a été impossible d’obtenir la permission de faire là une fouille qui paraissait devoir être productive; car les sépultures étaient d’une haute époque et dans un bon état de conservation. Cette découverte a eu lieu à la jonction de deux vieux chemins, l’un venant de Wiove, l’autre de Wierre-Effroy.
Les Croûtes, ferme, où est né Baudoin de Croustes, qui servait en 1297 dans les troupes du comte d’Artois.
Le Goguet, appelé ainsi à cause d’une plantation de noix gogues, ferme bâtie à la fin du XVIII° siècle.
La Motte, ancien fief de la mouvance de Fiennes, situé près de la rivière, à peu de distance de l’église. C’est une tombelle, mesurant environ quatorze mètres de diamètre sur une hauteur d’un mètre cinquante. On y voyait autrefois quelques vestiges de vieux pans de mur.
Le Palfart, ferme où se trouve une tombelle celtique de huit mètres de diamètre sur un mètre cinquante de hauteur En creusant des tranchées pour le passage du gaz on y a trouvé, près du pont de la rivière du même nom, les fondations d’une ancienne léproserie.
La Planche du Devin, lieu dit où l’on passait autrefois la rivière sur des planches.
Le Plume-Coq, nom bizarre d’un hameau situé en haut de la falaise du côté de Ferques. Frédéric Sauvage y a fait des expériences sur l’hélice du moulin situé au-dessus des scieries de marbre, sur la rivière Le Crembreux.
La Prévosserie, est située près des bords de la rivière de Slack. Il s’y trouve une tombelle, probablement celtique, de huit mètres de diamètre, sur un mètre cinquante de hauteur. C’est là, sans doute, qu’était situé le fief de la prévôté de Londefort dont les baillis se qualifiaient « bailli et prévot royal de Londefort ».
La Vallée Mirandale , du nom d’un petit ruisseau ,également appelé fond de Lorraine
Les lieux-dits qui suivent ont un caractère moins historique, pourtant leurs noms vous sont certainement familiers:
La Carrière à cochons, est située à la sortie du village, en direction d’Hardinghen. Ce nom étrange est resté, dans la mémoire populaire, lié à un endroit pour "rendez-vous galants". Cependant un événement dramatique y survint le 1er juin 1930: un jeune boulanger de vingt-trois ans, M. Louis Baetens de Fiennes, rentrant de Marquise où il avait assisté à un combat de coqs, trouva la mort à cet endroit dans un accident de voiture. L’émotion fut grande parmi la population et, lors de l’inauguration du calvaire que la famille fit ériger, on vit arriver une foule importante en procession depuis Réty.
Les Russes est un lieu dit entre le pont de Rinxent et les Etablissements Givelet. C’est à cet endroit que, vers 1920, arrivèrent des émigrés russes dits "russes blancs". Ils fuyaient la Révolution de leur pays. C’est la possibilité de travailler aux carrières qui détermina leur implantation sur le sol de notre commune. Une vingtaine de familles s’installèrent sur un terrain un peu surélevé, le long de la voie ferrée. Le souvenir est resté d’un groupe de baraquements bien tenus avec, en son centre, un bâtiment semi-circulaire affecté à la chapelle. Il n’y eut aucun problème d’intégration. Ils créèrent même une petite industrie de béton armé et décoré, piquets et claustras, on en voit encore le long de la rue Pasteur. La plupart d’entre eux regagnèrent leur pays, vers 1935, après avoir revendu le terrain à la société de la Vallée Heureuse pour la pose de voies de garage. Quelques-uns s’établirent définitivement dans la région, vous connaissez sûrement certains noms…
CADASTRE NAPOLEONIEN 1833 ( Archives Municipales Rinxent )