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L’histoire de la Côte d’Opale à travers ses noms de lieux par Jacques Mahieu

 

 

   Faire découvrir l’histoire locale à travers les noms de lieux : telle est la démarche originale suivie par Jacques Mahieu depuis plusieurs  années. Il publie à compte d’auteur un nouveau  volume  sur  les  noms  de  lieux  de  la Côte  d’Opale  au Moyen Âge. Une somme… Quand on se promène sur le littoral, on est frappé par l’originalité des noms de lieux, par leur ressemblance  parfois d’un arrondissement  à un autre, d’un côté de la Manche à l’autre aussi parfois. « L’influence saxonne, l’appartenance  à une même communauté humaine de part et d’autre  de  ce  bras  de  mer,  écrit  Thaddée  Ségard  dans  la préface, est déterminante pour comprendre  les occurrences  d’aujourd’hui.  »Mais  si on se doute  que ces noms sont le fruit d’une histoire,  on ignore bien souvent  laquelle.  D’où parfois  des confusions ou des erreurs comiques  qui  traversent  les  siècles  car  répétées  de  génération  en  génération.  Un  seul exemple : l’auteur cite le nom de la rue de l’Aigle au Portel, dénomination  qui n’a rien à voir selon lui avec le Premier Empire mais qui vient plutôt du néerlandais Heghe, c’estàdire « la haie ».
 
Celte, saxon, flamand…
 
Pour lever ces ambiguïtés,  Jacques Mahieu s’est donc intéressé de très près à la toponymie, en  essayant  de  faire  coïncider  l’histoire,  la  topographie  et  la  linguistique.  «  Comme  un archéologue  en effet,  il s’agit  d’enlever  minutieusement  la poussière du temps qui recouvre les mots avant d’en redécouvrir  le sens. » Mais consulter les vieux textes du Moyen Âge, les premières  formes orthographiques  des toponymes  avant  d’essayer  de les traduire bute sur un problème épineux : la langue. Car notre région a vu plus d’un envahisseur  qui, à chaque fois,  a  laissé  son  empreinte,  son  dialecte  :  celte,  saxon,  flamand,  roman,  picard. Avec, toutefois, selon lui, une empreinte  plus forte que les autres, celle laissée par le flamand que l’on ne trouve pas seulement  dans  l’arrondissement  de Dunkerque mais aussi dans le Pas– deCalais maritime.
 
C’est  en  effet   l’originalité  de  sa  démarche  qui  ne  sera  peutêtre pas partagée par tous
mais qui se justifie à l’étude des noms  de lieux. Frontière  linguistique  entre le roman et le saxon d’une part (au nord d’une ligne épousant les contours de la Lys et de la Canche), entre le flamand et le picard (au sud d’un axe Boulogne SaintOmer) d’autre part. Son dictionnaire des noms  de lieux qui couvre  les arrondissements  de Boulogne,  Calais, Montreuil et Saint– Omer  propose  donc  pour  chaque  toponyme  une  étymologie,  un  sens, bien souvent à huit cents (Wissant)  ou huit mille (Wimille)  lieues de ce que l’on croit savoir parfois. Un voyage instructif et enrichissant. B. S.
 
« Les noms de lieux de la Côte d’Opale au Moyen Âge », de Jacques Mahieu : chez l’auteur, 140, chemin des Côtes à Bazinghen.
Tarif : 25 E (31 E port compris).
La Voix du Nord ( edition du 30/10/2011)

 

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